Les figures de cinéma sont bien évidemment nombreuses, chacune possédant ses propres caractéristiques ainsi que son importance pour donner une atmosphère à un film. C’est notamment le cas pour le huis clos. Comme nous l’explique Marc Dingreville, fervent cinéphile et directeur du cinéma de Domont, le huis clos tire ses principes du théâtre, propice à l’exercice de style de par sa configuration. Revenons sur les films devenus cultes, notamment grâce à l’utilisation du huis clos.
Petit rappel sur le huis clos, un catalyseur d’émotions
Le huis clos est un sous-genre très utilisé dans le cinéma, menant (parfois) à de grands films. L’utilisation de cette figure repose sur le fait de supprimer la multiplication des lieux et autres grands espaces. Le film se déroule ainsi dans un seul lieu (ou quasi), ce peut être dans une maison, un lieu public, une pièce…
Le spectateur est ainsi plongé en totale immersion, avec le sentiment de faire partie des scènes, voire de les vivre. Le huis clos, selon Marc Dingreville, exacerbe ainsi les émotions, car il permet de totalement se focaliser sur l’histoire, et plus particulièrement sur les personnages. Le résultat ? Une intensité profonde, des sentiments plus puissants, une atmosphère particulière.
Et tous les genres appliquent désormais le principe du huis clos ! On retrouve autant de thrillers que de films d’horreur, en passant par la science-fiction entre autres.
Les films mémorables en huis-clos
On ne peut parler de huis clos sans évoquer le maître du suspens, à savoir Alfred Hitchcock. Il a en effet utilisé le huis clos à plusieurs reprises, notamment dans Lifeboat en 1944 qui relate le périple de survivants dans un canot de sauvetage, avec une caméra à bord du canot, une première à l’époque. Il a ensuite renouvelé l’essai avec le sublime La Corde (1950) entièrement filmé dans un appartement, puis avec Fenêtre sur cour (1954), l’un de ses chefs d’œuvre avec James Stewart, qui joue un reporter cloué dans un fauteuil à cause d’une jambe cassée, épiant ses voisins
Plus récemment, 127 heures de Danny Boyle (2010) a saisi les spectateurs en mettant en scène une histoire vraie, celle d’un alpiniste, Aron Ralston. Ce dernier a vécu l’enfer dans les gorges de l’Utah, où il s’est retrouvé le bras bloqué sous une roche, au point de devoir s’auto-amputer. Résultat ? Un film avec 6 nominations aux Oscars.
La même année sort Buried de Rodrigo Cortès, anxiogène au possible. Ryan Reynolds se retrouve en effet enfermé dans un cercueil, évidemment six pieds sous terre. Il n’a qu’une heure et demie d’oxygène, un téléphone sans une charge totale et un briquet. On retient son souffle tout autant que lui.
Outre l’angoisse et le stress, le huis clos amène également d’autres sentiments, comme avec Inside d’Andrés Baiz (2011). Vous avez dit cynique ? Et oui, comble de l’ironie, la fiancée voulant piéger son amoureux, persuadée qu’il la trompe, va se retrouver malencontreusement enfermée dans une pièce secrète.
On peut également parler de Gravity, qui nous emmène dans un autre univers, un autre genre. Le film se déroule dans l’espace, et si le cadre n’est pas confiné comme on pourrait l’entendre, il n’empêche que le spectateur est tenu en haleine tout du long. C’est bien ici l’immensité qui fait finalement écho à nos peurs primaires, le vide, la peur, la mort.
Et la liste est loin d’être exhaustive ! On retrouve de nombreux films tournés en huis clos, pour nous embarquer dans des histoires mettant souvent nos nerfs à rude épreuve. C’est là toute la magie du huis clos dans le cinéma.